Mohamed Ali Eltaher
 

Biographie

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Ayant dit tout cela, il reste qu’un grand nombre d’Israéliens et de Juifs en Occident s’opposent publiquement à la façon dont le gouvernement d’Israël traite les Palestiniens, et sympathisent avec ces derniers. Il existe quand même un nombre croissant d’Israéliens, y compris des militaires, qui ont adopté en public des positions courageuses contre leur propre gouvernement en refusant de servir en Cisjordanie ou à Gaza, et qui ont été lourdement punis. Ils adoptent ces positions parce qu’ils ont une vision supérieure à celle des politiciens, et réalisent que l’avenir d’Israël se trouve au Moyen-Orient. Après tout, les racines du peuple juif sont au Moyen-Orient et non pas en Europe de l’est ou de l’ouest. C’est eux même qui le disent et ils ont défini leur histoire et tout le concept de l’Aliyah (le retour du peuple Juif à la terre ancestrale) autour de ce fait.

Les membres du mouvement israélo-palestinien de résistance passive, qui sont actifs depuis bien longtemps, voient le traitement inhumain réservé aux Palestiniens par le système et ne perdent pas de temps à exprimer leur opposition31. Nombreux sont ceux ou celles, comme Rachel Corrie, la jeune activiste américaine pour la paix, qui ont été tués ou blessés en raison de leur activisme contre la dépossession continuelle des Palestiniens. D’autres n’ont pas été dissuadés par la répression israélienne et continuent de résister. Mais comme dans tant d’autres pays, la population veut simplement vivre sans problèmes. C’est ainsi qu’elle s’abstient d’agir et laisse aux politiciens qui ont leur propres agendas multiples le soin de tenir la barre sans question.

La situation entre Israël et la population autochtone palestinienne rappelle celle des cowboys et des Indiens dans le Far West américain d’antan. Le pouvoir israélien et les colons soutenus par le gouvernement d'Israël et le soutien financier international jouent le rôle des cowboys à l’encontre des Palestiniens, œuvrent à leur exclusion, à leur étranglement et à leur mort par asphyxie économique ou psychologique. Comme première étape, ils chercheraient à les isoler dans des « réserves indiennes » comme en Amérique du Nord, avant de pouvoir les expulser en masse à la première occasion ou petit-à-petit vers les pays arabes limitrophes.

Les divers groupes israéliens et essentiellement les groupes fondamentalistes extrémistes indisciplinés en particulier, utilisent de plus une tactique élémentaire basée sur la psychologie de leur ennemi. Ceci consiste à perpétrer une attaque ou bien à "rendre visite" à un site sacré mais contesté pour inciter les Palestiniens à réagir, ce qui emmène le gouvernement à effectuer un bombardement cruel contre les populations au nom de son « auto-défense ». Malheureusement, les Palestiniens continuent à se faire manipuler de cette façon rudimentaire par les Israéliens. Les fusées lancées à partir de Gaza vers des cibles non-spécifiques au delà de la frontière avec Israël en constituent un exemple.

Les atouts dont dispose Israël32

Israël dispose de plusieurs avantages dans sa lutte contre le « terrorisme local »  des Palestiniens :

1. Israël est présent à l’intérieur des « territoires » palestiniens, le berceau du terrorisme selon les Israéliens, et le centre de résistance nationale contre le contrôle exercé par Israël sur leur vie selon les Palestiniens.

2. Israël contrôle la plupart des terres, des frontières, de l’espace aérien, les eaux territoriales, toutes les ressources aquatiques, l’agriculture, et tout ce qui a trait à la construction dans ces territoires.

3. Les militaires israéliens pénètrent à l’intérieur des territoires contrôlés par l’Autorité palestinienne en Cisjordanie, et celles sous le contrôle de Hamas à Gaza à tout moment et chaque fois qu’ils considèrent ceci nécessaire pour la sûreté d’Israël. Ceci comprend les assassinats ciblés, la démolition des demeures dans certaines régions, et la confiscation d’autres.

4. La proximité physique d’Israël adjacente aux territoires occupés lui permet d’utiliser les différents moyens du renseignement.

5. Israël encourage les Palestiniens directement, ou œuvre à créer les conditions requises pour que ceux-ci se soulèvent et mènent des attaques, ou lances des fusées fabriquées localement contre des cibles israéliennes afin de justifier la déportation des Palestiniens des territoires tout en gardant la supériorité morale en déclarant « qu’Israël mène une guerre contre le terrorisme ». L’objectif final qui n’a jamais dévié depuis le premier Congrès sioniste tenu à Bâle en Suisse en 1897 étant d’ôter la terre aux Palestiniens, parcelle par parcelle, comme le faisait les cowboys aux Indiens d’Amérique, et de leur interdire d’y remettre le pied à jamais.

De nos jours, la donne du vieux problème demeure toujours la même qu’en 1917. D'un côté, le gouvernement de l'État d'Israël, a recours à toutes les ruses que l'imagination puisse inventer pour s'approprier plus de terres palestiniennes sans leurs habitants. De l'autre, les Palestiniens, toujours déterminés, essaient plutôt maladroitement de s'agripper à leur terre et à survivre, tout en subissant les sévices de leurs propres centres de pouvoirs politiques et idéologiques. Ceux-ci ont brillamment prouvé leur incompétence, leur irresponsabilité, sans avoir à rendre compte de leurs actions, malgré les titres officiels impressionnants qu'ils se sont attribués. Les actes commis par les Israéliens à l’encontre des Palestiniens sont justifiés comme étant des commandements divins (mitzvah en Hébreux) afin de pouvoir récupérer la Terre Promise tels qu’ils choisissent de croire. Quant aux Palestiniens, ils justifient leurs attaques même contre d’innocents en Israël comme étant aussi un commandement de Dieu leur ordonnant de lutter (Jihad en Arabe) afin de libérer leur patrie de la main des occupants étrangers.

La réalité demeure entière : malgré toutes les vicissitudes, l’histoire de la Palestine fait partie aujourd’hui de celle d’Israël, et vice versa. Les deux peuples ont intérêt à apprendre leurs véritables histoires mutuelles, et non pas celles qu’ils ont dans leur imagination, ou celles qu’on les force à gaver. Peu de gens la connaissent, cette histoire. Certains croient la connaître, d’autres en ont développé leur idée sans vraiment connaitre la réalité, et la majorité s’en fiche royalement !

L’analyse précédente veut séparer le bon grain de l’ivraie, voir la réalité en face, avec pour toile de fond l’histoire et la situation actuelle sur le terrain aujourd’hui ; et non pas essayer de régler les problèmes d’aujourd’hui sur la base de contes populaires et de mythologies de lantiquité.

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