Mohamed Ali Eltaher
 

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Ashoura Al-Shabab Al-Alam Al-Masri

Eltaher a publié trois journaux qui se constituaient comme étant la voix du mouvement nationaliste arabe, notamment en Égypte, en Syrie, en Irak, au Liban, en Palestine, ainsi que dans les pays du Maghreb. Ils contenaient aussi des nouvelles d’autres pays du monde musulman ou à forte population musulmane, tels que les Indes et l’Indonésie, et même de certains pays africains tels que l’île de Zanzibar, qui fait partie de la Tanzanie depuis les années soixante.

Les journaux d’Eltaher publient des actualités provenant de ses correspondants dans ces pays. Ils contiennent aussi des articles, éditoriaux et analyses rédigées par lui-même, ou provenant d’autres écrivains. Ses journaux publient aussi des avis publics, des manifestes politiques, des listes de martyrs, le nom des contributeurs aux diverses causes nationalistes, des participants aux manifestations nationalistes et des signataires de pétitions réclamant la liberté et l’indépendance. On y lit même des poèmes et articles humoristiques relatifs à certains événements ou situations ironiques. Les journaux publient aussi des photos en noir et blanc d’individus ou d’évènements. Cependant, tel qu’indiqué dans la biographie, les annonces publicitaires n’apparaissent que très rarement.

Les lecteurs noteront que tous les numéros des journaux n’ont pas le même nombre de pages. En moyenne, chaque numéro compte quatre pages tirées sur huit colonnes. Certains numéros comptent six pages, selon l’occasion ou la disponibilité de matériel à publier.

La plupart des journaux publiés en arabe au Proche Orient ainsi qu’ailleurs lui étaient envoyés gratuitement par leurs propriétaires, et Eltaher réciproquait en leur envoyant son journal gratuitement. Plusieurs de ces journaux ont continué de lui parvenir jusqu’à sa mort, c’est-à-dire bien longtemps après que ses propres journaux eussent cessé de paraître.

Imprimer un journal avant le rêve de la révolution informatique !

Le cycle de production des journaux qu’Eltaher publiait comportait plusieurs phases depuis la rédaction et jusqu’à leur distribution, et mérite d’être raconté, car il reflète le degré de dévouement, de patience et d’organisation d’Eltaher. Il va sans dire qu’il lisait beaucoup, et ne se fixait pas uniquement sur les titres politiques, car il appréciait la poésie et les lettres, et particulièrement la littérature française qu’il lisait en traduction arabe. Il entretenait aussi un vaste réseau de contacts à tous les niveaux de la société égyptienne, où ses journaux étaient rédigés, imprimés et publiés, de même que dans plusieurs autres pays.

Eltaher rédigeait ses propres articles ou en éditait d’autres reçus de ses correspondants, de ses contributeurs, ou en provenance d’autres sources. Il écrivait alors la dernière version avec son stylo favori, une plume Parker à encre bleue. Ensuite, il emmenait le matériel destiné au numéro sous presse chez l’imprimeur chargé à contrat de l’impression du journal. Pendant une brève période, il fut propriétaire d’une imprimerie, mais cela ne dura pas longtemps, vu son manque de fonds, le journal étant constamment banni par les autorités.

Une fois les textes finals à imprimer sont reçus pare l’imprimeur, ce dernier faisait la composition en utilisant une machine appelée Linotype, qui composait des lettres d’imprimerie en arabe en fondant les caractères et les composant en lignes complètes allant de droite à gauche, mais à l’envers. Les lignes étaient ensuite transférées manuellement et mises en page sous forme de colonnes. Une fois les lignes et les colonnes formées, elles étaient fortement serrées ensemble et encadrées dans un plateau en acier ayant les dimensions d’une page de journal de huit colonnes. Le plateau ainsi complété était ensuite inséré à l’intérieur d’une machine à imprimer, appelée rotative, qui, une fois activée, permettait à un rouleau encreur de rouler tout en effleurant le plateau, lequel était pressé contre le papier journal, produisant ainsi une page du journal. Les autres pages étaient imprimées par la suite en suivant le même processus. Ce tirage d’essai constituait la première épreuve, qui était préparée pour qu’Eltaher la revise. Une fois qu’Eltaher avait terminé la révision et effectué les changements et les corrections requis,  l’imprimeur procédait à l’impression du journal dans sa forme finale selon le tirage requis, soit quelques centaines d’exemplaires.

Une fois la production du journal terminée et les exemplaires pliés, l’imprimeur avisait  Eltaher. Entretemps, ce dernier aurait préparé les bandes étiquetées sur lesquelles les adresses des abonnés étaient déjà imprimées, et y aurait aussi affixé les timbres-poste correspondant aux diverses destinations auxquelles les exemplaires étaient adressés. Il emportait donc ces bandes avec lui à l’imprimerie. Ayant réglé la facture de l’imprimeur, Eltaher insérait chaque journal plié dans une de ces bandes pré-adressées, les plaçait dans une boîte en carton et les apportait en taxi (puisqu’il n’a jamais eu sa propre voiture) à la poste centrale, Place Ataba, au centre-ville du Caire, et il postait les journaux dans les boîtes aux lettres appropriées. Sauf pour l’impression, il faisait cela entièrement seul, sans adjoints, ni assistants, ni secrétaires parcequ’il n’avait pas les moyens de les payer!

 
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