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Parmi les divers stratagèmes utilisés par le leadership du mouvement sioniste était de saper l’évolution du mouvement nationaliste palestinien en aidant à créer des conflits parmi les palestiniens en se procurant l’allégeance de certains journaux palestiniens tels que ‘Lisan Al-Arab’ qui appartenait à Ibrahim El-Najjar. D’autre fois ils créaient simplement des journaux qui soutiennent les plans sionistes, ou bien ils soutenaient financièrement certaines associations « patriotiques » créées par les Sionistes eux mêmes.
« La force motrice derrière tout cela était Chaim Margaliot Kalvarisky, membre de l’exécutif sioniste. Un arabisant et acquéreur de terres pour le compte de l’Association de colonisation juive, qui avait de bons contacts parmi les Arabes. » (1) Kalvarisky se rapportait au « colonel Frederick Kisch, un officier de renseignements britanniques et chef du département politique de l’exécutif sioniste en Palestine. Le président du Mouvement sioniste (et futur premier président d’Israël) Dr. Chaim Weizmann était lui aussi impliqué (dans ce projet). » (2)
« Kalvarisky organisait les collaborateurs dans un réseau politique qui couvrait l’ensemble de la population » (3) tel que la création de « L’Association musulmane nationale » parmi d’autres. Mais les Palestiniens, au moins la grande majorité parmi eux, n’étaient pas dupés et immédiatement détectaient les collaborateurs.
« En plus d’acheter les journaux et leurs éditeurs secrètement, les Sionistes continuaient à chercher des écrivains qui publieraient des articles faisant l’éloge du sionisme et la fraternité Judéo-Arabe soit sous leurs propres noms, soit sous un nom d’emprunt. Un de ceux qui avaient été recrutés dans cette campagne était le Cheikh As’ad Choucair (El-Choukairi) de la ville de Saint Jean d’Acre. Cheikh As’ad Choucair (père du premier leader de l’OLP, Ahmad El-Choukairi) qui était un membre senior du clergé dans l’armée turque (Ottomane), avait pris part dans plusieurs initiatives d’opposition, et ne cachait pas ses contacts avec les Sionistes ». (4) Selon Kalvarisky, Choucair lui avait écrit en 1925 indiquant « … qu’il était préparé à rédiger des articles plus longs, et de cette façon vous bénéficierez matériellement et idéologiquement ». Et Kalvarisky d’ajouter que « ces articles qu’il commissionnait apparaissaient seulement dans la presse Arabe tant qu’il y avait du financement pour les faire publier.(5)
Kalvarisky œuvrait aussi pour créer une atmosphère de bienveillance pour le projet sioniste parmi les Palestiniens en contribuant aux charités locales. La traduction de la note ci-contre adressée à Cheikh As’ad Choucair en date du 20 avril 1921 offre une illustration quand au modus operandi de Kalvarisky.
« Le très honorable révérend Cheikh As’ad Choucair, que Dieu lui prête longue vie :
Salutations respectueuses.
Nous aimerions porter à votre connaissance qu’à son retour de St. Jean d’Acre, le Baron James de Rothschild nous a instruit de vous livrer le montant de cent cinquante livres égyptiennes afin qu’il soit distribué aux pauvres parmi les trois communautés, néanmoins les musulmans, les chrétiens et les Israélites (les Juifs). Par les présentes nous vous prions, éminence, de déléguer quelqu’un muni d’instructions écrites afin que nous lui remettions le montant en main pour le faire distribuer tel qu’indiqué ci-haut. Veuillez agréer nos salutations respectueuses et notre considération.
Haïfa, le 20 Nisan (Avril) 1921.
Signé: Jules Rosenheck (6)
Contre-signé: (Chaim) Kalvarisky (7)
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1 Hillel Cohen; “Army of Shadows: Palestinian Collaboration with Zionism, 1917-1948 – Traduit de l’Hébreux (Tseva ha-tselalim) par Haim Watzman – University of California Press, Berkeley (2008) p.16.
2 Ibid p. 17
3 Ibid p. 18
4 Ibid p. 29
5 Ibid p. 29
6 Administrateur des colonies de la Basse Galilée de l’Association de colonisation juive (Voir Derek Jonathan Penslar - Zionism and technocracy: the engineering of Jewish settlement in Palestine, Indiana University Press (1991).
7 Gérant de la Ferme-école de Sejera pour la formation d’agriculteurs (Juifs) (ibid). |
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