BEYROUTH
Après avoir quitté Damas en 1957 sous pression, Eltaher s’est donc rendu au Liban. Son séjour à Beyrouth fut marqué par le respect et la considération de tous les libanais, autant chrétiens que musulmans ou druzes, quel que soit leur appartenance religieuse; c'est à dire comme ses relations avec les diverses communautés tout le long du demi siècle qu'il a vécu en Égypte, et avant cela en Palestine. Il a donc repris la publication d’articles sur les questions d’actualité du monde arabe dans un certain nombre de journaux libanais et dans d’autres publications des pays d’immigration, comme il le faisait jadis au Caire.
Il relança même son salon quotidien du Caire tenu dans les bureaux du journal “Ashoura”, en tenant un salon semblable chaque dimanche matin dans son appartement de la rue Jeanne d’Arc, devant le campus de l’Université américaine de Beyrouth.
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Eltaher et son jeune fils Hassan avec Camille Chamoun, le futur président de la
République libanaise - Hôtel
Shepheard’s - Le Caire 1950 |
Ses amis appelaient ce salon “l’Académie” (Al-Acadimiyya). Semblablement il tenait chaque lundi soir au même endroit un autre salon auquel on avait donné le nom de “Forum” (Al-Nadoua). Ces salons rassemblaient poètes, écrivains, diplomates, leaders politiques, universitaires, journalistes et juristes provenant du Liban et de plusieurs autres pays.
Dans les années soixante, Beyrouth était la plaque tournante de presque toutes les compagnies aériennes desservant, ou transitant le Moyen Orient. Quiconque avait une raison de voyager tentait de le faire en passant par Beyrouth pour plusieurs raisons, y compris le tourisme. L’emplacement central de cette ville unique ainsi que le dynamisme des Libanais facilitaient les visites de ses amis innombrables, ne fut-ce que pour quelques heures de transit lors de leur passage par l’Aéroport international de Beyrouth.
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Avec le Président libanais le général Fouad Chéhab au palais présidentiel de Sarba, près de Beyrouth en 1960. De droite à gauche: Le ministre Dr. Elias El-Khouri; Eltaher; le Président Chéhab; Aref El-Nakadi, notable Druze libanais de renommée; et l'avocat Mohsen Slim, Président du Comité de la défense des droits publics |